Le Paris de Tanya Heath

1 mai 2017

Tanya Heath est une canadienne qui habite à Paris depuis 21 ans. Une femme comblée, maman de 3 enfants et une entrepreneuse qui a créé sa marque de chaussures éponyme à Paris en 2013 après une période de R&D et mise au point qui à duré 4 ans.

Une sacrée nana de Paname. Une combattante, car la vie d’entrepreneuse ressemble aux montagnes russes. TANYA HEATH Paris est la première marque de chaussure de luxe au monde qui permettrait aux femmes d’être à l’aise toute la journée, en toutes circonstances grâce à des talons échangeables. Conçue par Tanya pour des femmes actives comme elle. 

100% Fabriquées en France, ses chaussures ont déjà séduit des célébrités qui sont ses clientes fidèles. On les comprend, ses chaussures, et surtout ses talons, vont vous rendre addictives !

Pour cet interview on veut savoir à quoi ressemble Paname et ses parisiens à travers les yeux de Tanya Heath.

Rencontre avec cette femme d’exception:

1) Que pensez-vous de Paris ?

Hors de son côté carte postale je pense qu’on ne se rend pas compte de la chance qu’on a de pouvoir vivre à Paris car pour une grande ville, Paris est très vivable!  Seul ou en famille.  En toutes catégories qui compte; transports, écoles, soins/santé, parcs, cultures, shopping, resto et je pourrais continuer… on est gâté!  Derrière la perception d’une ville uniformément Haussmanienne, Paris cache de diversité d’opinion, de styles de vies, de revenue, de croyance et malgré ça, nous sommes tous parisiens et relativement cohésive. 

Retournons à cette carte postale.  Parfois sur mon scooter, tôt le matin quand je prends les quais pour aller à la boutique je regarde la Seine avec ses ponts, la Tour Eiffel et les monuments, et je souffle et je me dis, c’est dingue, je vis à Paris, la plus belle ville du monde et je VIS à Paris pleinement! 

2) Que pensez-vous des parisiens?

Au début elles m’ont rendu perplexe.  A priori plus froides, plus conservatrices, plus discrètes que mes amies canadiennes; ça m’a pris des années de faire de vrais amies ici.  Comme Paris lui-même je pense que finalement la Parisienne est assez diverse.  Il y a 10 ans ça m’amusait de deviner en quel arrondissement vivait une fille en se basant sur comment elle s’habillait ou sur son sac à main.  J’avais souvent raison!  Maintenant que je me suis mieux intégrée et que j’ai fait des amies je réalise que la carapace froide de la parisienne en premièr abord cache de la volonté, de l’amitié et d’une très grande sensibilité. 

Dans un contexte mondial je trouve que la Parisienne rayonne! Son coté émancipé et actif, mélangé avec une féminité assumée est un beau mélange, être parisienne est l’envie de beaucoup femmes d’ailleurs.  Une de mes plus grandes fiertés est quand un touriste m’ arrête dans la rue pour demander des directions.  C’est flatteur de pouvoir passer pour une parisienne!

3) Une habitude typiquement parisienne que vous avez adoptée ?

Le marché du dimanche.  Depuis toute petite j’adore les supermarchés donc venir en France et découvrir le hypermarché, ou tu trouves de la culture, des bijoux et des tomates dans la même espace étaient too much!  J’étudie les rayons avec le même sérieux que mes copines qui écrivaient leurs thèses.  Le nouveau yaourt?  Je l’ai essayé avant même que les pubs ont passé à la télé.   Le week-end je pouvais passer 3 heures à Carrefour ou à Leclerc car c’était une expérience qui me normalisait.  Ça me faisait penser à ma propre enfance quand je faisais les courses avec ma mère et j’aimais bien le côté moderne et égalitaire d’un supermarché.   Donc pour moi, le marché traditionnel avait aucune intérêt.  En plus, il fallait se lever tôt le dimanche matin.  Impossible après une bonne soirée! 

Mais peu à peu, et il a réellement pris 20 ans, je me suis convertie au charme du marchand de légume qui te glisse gratuitement de la menthe fraîche pour ton thé, ou le boucher qui fait de la sauce à l’ail superbe, ou le marchand libanais d’un âge incalculable qui te drague malgré le fait que tu n’a pas pu enlever ton mascara de la nuit d’avant et que tu est là, devant son stand, avec toutes tes gosses.  La notion de consommer moins mais mieux est finalement entrée dans mes veines.

4) Une attitude typiquement parisienne qui vous étonne ?

L’humanisme.  J’ai l’habitude du « stiff upper lip » à l’anglo saxon.  Par exemple j’ai fait l’aviron au Canada et en France.  A Toronto, on ramait sans gants, sans pansement.  Protéger ces mains était mal vu car l’objective était de recevoir la douleur et faire des calises qui te protégerait par la suite.  En France c’est tout le contraire.  Avant chaque entraînement les filles de mon bateau prenaient 5 minutes pour envelopper méticuleusement leurs mains avec des pansement afin de les protéger contre les rames avant de partir. Pour moi cela reflet une certaine douceur qu’on n’avait pas dans ma culture de Spartan.  Hors sports je suis toujours bluffée par la capacité des parisiennes d’être douce, compréhensive, parfois originale et à l’écoute.   Je trouve que la parisienne cherche souvent à comprendre avant de juger et quand elle juge elle fait souvent preuve d’une grande tendresse et de volonté pour aider.  Il y plus d’acceptation de faiblesse et moins de posture de force.

5) Des lieux parisiens que vous aimez ?

Le Bois de Boulogne car c’est tout simplement magnifique et il m’aide à me ressourcer.  J’ai besoin de quitter la ville de temps en temps. De voir des arbres et le changement de saisons.  J’aime particulièrement faire le tour du grand lac.

6) Des adresses insolites à Paris ?

Druot.  Il est connu par tout le monde donc à priori pas insolite mais avec les collections mises en enchère qui changent tout le temps on peut vraiment passer des moments extraordinaire et différent à chaque fois qu’on passe.  Parfois on découvre des collections de vrai collectionneurs.  On ne plonge pas tous les jours dans la peau d’un type qui assemble des meubles provenant uniquement de Tunisie, ou des photographes de pin-ups oubliées.  C’est fou comme les gens peuvent avoir des passions si diverses et la connectivité avec la personne, l’histoire, une époque ou un objet oublié est pour moi irrésistible. 

7) Votre café/ restaurant fétiche ?

Le Grand Pan et Le Petit Pan.  Les deux restos sont liés et ils se trouvent un en face de l’autre dans le 15ème.  Le Grand Pan est plus un resto typique, le Petit Pan fait des tapas à la française et les deux partagent une carte de vin raisonnable et avec quelques bonnes bouteilles.  J’y vais avec mon mari, des contacts de travail, mes gosses ou des amies.  Un serveur à eu le mauvais goût de me dire que j’étais toujours là avec un mec différent, mais je l’ai pardonné car il maîtrise parfaitement la carte de vin! Mon choix porte sur les Pans pour une raison bien précise.  Sur leur carte en entrée ils ont un carpaccio de pied de cochon.  Normalement pour moi c’est impossible de goûter un tel plat, sans parler de l’aimer.  Le pied de cochon, tout comme les oreilles et le nez ne ne faisaient absolument pas partis de mon paysage culinaire. Je trouve que c’est courageux et éblouissant de réussir à non seulement faire de ce plat quelque chose de potable, mais quelque chose que j’aime! 

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TANYA HEATH Paris
 http://www.tanyaheath.com/fr

Crédit photo Irma Notorahardjo du blog Refashion Gallery.