#MeToo #Balancetonporc #Time’sUp : Une actualité brûlante

12 janvier 2018

Une étincelle peut mettre le feu à la plaine. Proverbe Chinois

Octobre 2017. Hollywood s’enflamme suite à la publication d’une enquête accusant le producteur Harvey Weinstein d’agressions sexuelles. Ca sera l’élément déclencheur d’un véritable incendie embrasant dans un premier temps la communauté américaine du septième art mais s’étendant très vite au monde entier, toute communauté et milieu social confondus. Non, ce ne sera pas un énième scandale sexuel classé sans suite, celui-ci soulèvera les foules et déchainera les passions.

D’abord, l’indignation qui a rapidement fait place à la libération. La libération de la parole. La liberté de pouvoir se dire victime et d’affirmer son dégoût, son malaise et son mal-être face aux situations QUOTIDIENNES! Telle une éruption volcanique, la parole explose, les Hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc envahissent les réseaux et mettent fin à des siècles de sommeil.

Ensuite, la stupéfaction. Les chiffres se révèlent consternants. C’est effrayant. Alors on organise des débats de merde à la télé où l’on fait semblant de découvrir l’ampleur d’un phénomène qu’il était temps de considérer comme un problème.

Le feu le plus couvert est le plus ardent. Ovide

Loin de s’éteindre, le rébellion féminine se concrétise et s’organise. Le 1er janvier, le projet Time’s Up, ayant pour objectif de lutter contre le harcèlement sexuel au travail, voit le jour et est célébré en grande pompe lors des Golden Globes. Les actrices déboulent à la cérémonie, toutes de noir vêtues pour montrer leur soutien à l’organisation.

Certaines, dont l’actrice française Catherine Deneuve, jettent de l’huile sur le feu. A la manière des « Je ne suis pas Charlie », elles signent une tribune dans le quotidien Le Monde, exprimant leur opposition à la mouvance actuelle et défendant une liberté d’importuner indispensable, disent-elles, à la liberté sexuelle. Celles-ci semblent oublier l’article 4 de la déclaration des droits de l’homme de 1789, tiré de la philosophie des lumières, stipulant que  » La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », en d’autres termes :  » La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Les esprits se sont donc réveillés. La révolution est en marche, mais sa victoire dépendra de notre capacité à (ré)éduquer nos garçons et à fédérer les hommes autour de notre combat afin d’en faire nos alliés et non des ennemis. Après tout, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne soient pas, eux aussi, révoltés face à leurs grands mères violées, leurs mères harcelées et leurs filles agressées.

La femme est une flamme qui nous éclaire, un feu qui réchauffe, un volcan si on la provoque. B. Belataff

Par Zoé Stène