Sensee: les lunettes Made in France qu’on arbore toute l’été

13 juillet 2016

Rencontre avec Thyra-Fiordalice Eschasseriaux, directrice artistique de Sensee. Celle qui a fait carrière dans le chapeau de luxe dirige désormais les collections de la marque frenchy de lunettes qui grimpe. On en a profité pour parler montures, sourcils et savoir-faire. 

 

 

NDP: Thyra, comment définirais-tu l’esprit Sensee en quelques mots ?

 

Thyra: Nous avons beaucoup évolué entre l’univers de départ, celui auquel nous sommes arrivés, celui que nous visons… Mais je dirais que ce qui reste c’est l’intemporalité de tous nos modèles. La fabrication française aussi est un point vraiment important; on ne se rend pas compte de l’extérieur qu’il y a plus de 50 étapes de fabrication à la main, avec des machines à l’ancienne, avant d’arriver au produit fini. Le tout chez Sensee se passe à la frontière du Jura, à Oyonnax et nous sommes très attachés à cette aspect Made In France.

J’ajouterai aussi la sobriété, la combinaison du simple et de l’efficace, qui est en réalité la chose la plus difficile à faire. Il faut se concentrer sur des petits détails fondamentaux. C’est comme un fond de garde robe, un parfait T-shirt blanc ou un petite robe noire, qui permet justement de laisser libre-court à la créativité. L’idée est de se dire : « j’ai l’essentiel, je peux maintenant ajouter de la fantaisie ». C’est l’esprit Sensee d’aujourd’hui; on s’oriente vers des choses plus osées tout en chérissant nos petits classiques.

 

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NDP: Tu as designé, la nouvelle collection; quelles ont été tes inspirations pour la concevoir ?

 

Thyra: Rechercher les basiques, c’est rendre hommage à ses pairs. Je suis partie des premières lunettes, celles des esquimaux, le reste, je l’ai essentiellement puisé en moi, j’ai utilisé des formes déjà acquises puis fait un travail de développement dans les nuances et les petits détails qui ont leur importance…

 

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NDP: Un peu comme pour ce qui est des chapeaux, nombreux sont ceux qui estiment ne pas avoir une « tête à lunettes ». Quels sont tes conseils pour bien choisir sa paire en fonction de la forme de son visage ? 

 

Thyra: Premièrement, il y a toute une histoire de sourcils. Parfois, on trouve que certaines personnes ont un air bizarre, on ne sait pas vraiment pourquoi mais quelque chose dérange; en réalité, c’est souvent parce que leur ligne de sourcils est « mangée » par la lunette. Il y a aussi le problème de la pommette qui touche la monture quand on sourit; c’est assez désagréable et autant ne pas devoir faire la gueule toute la journée donc on choisit une paire qui ne pose pas ce problème !

Pour ce qui est plus de la morpho du visage, il y a des petites astuces pour obtenir un résultat harmonieux. En fait, il faut rééquilibrer le tout en fonction des caractéristiques de son visage. Par exemple, quelqu’un avec une mâchoire forte peut choisir des papillon épaisses, si on a les yeux rapprochés, on opte pour une lunette claire car la clarté écarte et inversement pour les yeux éloignés.

Après, on peut tout à faire se passer de ces conseils; si on a une personnalité forte et qu’on veut les pilote les plus imposantes qui soient, on fonce: il faut surtout choisir des lunettes qui nous ressemblent !

 

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NDP: A chaque paire son style; au sein de tes nouvelles créations, quelle serait la paire la plus fun, la plus sexy et la plus intemporelle ? 

 

      Gr.104                                                    Ro.108                                                 Gr.107   et  Re.107

 

NDP: Toi comme moi sommes des « Nanas d’Paname », si Paris était une paire de lunettes, comment serait-elle ? Pourquoi ce choix ?

 

Thyra: Paris c’est le ciel que personne ne regarde; à Paris on regarde Paris. Si Paris était une lunette, ce serait les longues vues en haut de la Tour Eiffel !

Mais pour répondre à votre question, Paname en lunette serait mouchetée, rétro, panthère et d’une forme assez féminine: la bonne combinaison de la parisienne trendy et de l’élégance. La mienne serait en verres dégradés pour pouvoir les porter pour lire mon journal en terrasse, pour flâner dans les boutiques et même pour prendre le métro.

Avant, c’était mal vu de garder ses lunettes de soleil à l’intérieur mais la lunette de Paname est insolente et reste sur mon nez toute la journée !