J’avais envie depuis longtemps de trouver une alternative aux sempiternels tampons et à la bonne vieille serviette hygiénique qui, avouons-le, pue la mort. La solution: la cup ou « coupe menstruelle », réputée écologique et économique et comme j’aime les arbres et que je suis pauvre, forcément, l’idée m’a séduite.
« Hype » et démocratisée, on la trouve sur internet et dans les magasins bio. Comptez entre 15 et 30€ pour une cup dont la durée de vie est d’approximativement dix ans (mesurez les économies réalisables ne serait-ce qu’à moyen terme).
Ah le premier jour des règles, ces premiers instants où tu sais que c’est bon, elles sont au rendez-vous, fidèles et ponctuelles comme toujours (ou pas), le doux fumet du magma sanglant sortant de l’orifice le plus essentiel de la vie … Bref, la semaine la plus contraignante du mois a débuté.
Ma cup en main, je me lance. De prime abord, je doute quant à la taille que j’ai choisi. Badass, après avoir longuement hésité entre le S et le M, j’ai fini par cliquer sur medium car « mieux vaut trop que pas assez » comme dirait le sage.
Première étape: le pliage. Le fascicule fourni avec l’objet du désir m’indique 3 techniques. La plus facile s’avère être pour mes petits doigts innocents la technique dite du « C » (comme son nom l’indique, on plie la cup d’un côté de façon à ce qu’elle forme un C. Easy easy easy). Tu vas d’abord croire que tu n’as pas réussi (« oulalah, si elle est restée pliée dans ma chatte, il va y avoir du sang partout tout au long de ma journée ») mais en réalité elle se déplie automatiquement sans qu’on s’en rende compte. Et en effet, une fois dans le vagin, on la sent aussi peu qu’un tampon.
Réveil difficile en ce deuxième jour de test. Pas matinale, chaque minute compte à l’orée du jour. Problème: j’ai passé la nuit avec ma cup inside dans le plus grand des calmes mais au petit matin, impossible d’extraire la bête. Effet ventouse, j’ai beau tirer sur la tige, la cup est bel et bien stuck in my vagina. Stress, peur et panique. Je m’imagine déjà aux urgences demander à une personne que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam me fourrer un doigt afin de retirer le machin, moment qui deviendrait évidemment le numero uno de l’histoire de ma gêne.
Au bout de 20 minutes de pliage de doigts (mon pouce et mon index devenant foncièrement douloureux mais pas tant que mon cher poignet sursollicité), de conseils chinés sur les forums (conseil type: « c’est simple, détends toi et ça ira tout seul » VS réalité: « bien sûr que je ne suis pas détente, je vois se profiler de plus en plus près le visage du docteur possiblement chargé de virer ma p***** de cup de ma fouffe ! ») et de sueur, je décide d’aborder le problème différemment. Aux grands maux les grands remèdes: quand l’effet ventouse a raison de toi, attaque toi aux bords. Pas de chochotterie qui tienne, on met les doigts dedans et on essaye de décoller les côtés. Réussite, joie et soulagement.
Au fil des jours, je suis de mieux en mieux dans ma cup. Elle fait corps avec moi, mon vagin l’a acceptée d’emblée, nous sommes bien ensemble.
On ne va pas se mentir, le problème dit de la ventouse s’est réitéré mais je l’aborde plus sereinement: de toute façon, elle va sortir, elle sort toujours. Toujours. Au placards mes anciennes amours, cup is mine.
Ma semaine menstruelle se termine et c’est en regardant tendrement ma cup en cours de stérilisation plongée dans l’eau bouillante, que je dresse le bilan de l’expérience.
Les plus:
Pour information: un an de tampons c’est environ 60€ partis en fumée
Les moins: