Margaux Zaccariotto
2h du matin. Les rues sont désertes. Et comme bien trop souvent, les femmes vont mettre en place des stratégies d’évitement pour lutter contre ce sentiment d’insécurité la nuit dans l’espace public.
Lime, notre partenaire de l’événement Spill the Tea, a réalisé une étude avec OpinionWay en juin 2024 : Les femmes urbaines et le sentiment d’insécurité dans les villes la nuit. Parce que oui, le vélo a toujours été l’allié des femmes et de leur émancipation !
© MCMM
Tout commence à la fin du 19ème siècle quand les femmes commencent à enfourcher leur vélo, bravant les interdits. Parce que oui, à l’époque, une femme qui faisait du vélo était mal perçue. On estimait que cela rendait “moins féminine” et, surtout, que ça pouvait rendre les femmes stériles. Oui, vous avez bien lu. Pour d’autres encore, c’était signe d’une sexualité exacerbée. Un lien avec le fait que le vélo puisse offrir de la liberté et de l’indépendance peut-être ?
Mais l’impact du vélo ne s’arrête pas là !
Peu à peu les femmes laissent de côté leurs corset et jupes longues pour se vêtir de bloomers, des culottes bouffantes ouvrant la voie… Aux pantalons ! Si le vélo n’a pas créé le port pantalon féminin, il l’a nettement popularisé. Elles avaient d’ailleurs légalement le droit de ne porter un pantalon que si elles tenaient un guidon de bicyclette. C’est dire l’impact que le vélo a eu sur l’émancipation des femmes.
Encore aujourd’hui, il est symbole de liberté dans de nombreux pays, et beaucoup de femmes l’utilisent quotidiennement. Pourtant, l’utilisation du vélo la nuit reste bien moins fréquente.
Clés entre les doigts, sweat à capuche et baskets, géolocalisation envoyée à ses proches…
L’insécurité ressentie la nuit force l’imagination et l’inventivité quand il s’agit de la contrer. D’après l’étude par OpinionWay et Lime, 8 femmes sur 10 trouvent l’espace public dangereux lorsqu’elles sont seule la nuit, et 94% d’entre elles adoptent des stratégies pour se sécuriser.
Ce besoin de sécurité se voit également dans le choix des transports utilisés : la voiture reste le véhicule le plus plébiscité la nuit. Être seule dans sa voiture offre un cocon qui sécurise, bien que son emploi en journée soit peu fréquent.
A l’inverse, le vélo est bien plus utilisé en journée que la nuit. Toujours selon l’étude par OpinionWay et Lime, 1 femme sur 3 aimerait pouvoir choisir le vélo pour ses déplacements nocturnes mais n’ose pas encore le faire. Au sein de notre communauté, 6% seulement l’utilisent pour rentrer la nuit, contre 40% la journée. Pourtant, 19% estiment que se déplacer en vélo la nuit les rassureraient (source : Instagram Les Nanas d’Paname, 1200 participantes)
© MCMM
Rapidité, liberté de mouvement, moins de harcèlement… Le vélo présente de nombreux avantages.
78% des femmes interrogées par Lime et OpinionWay reconnaissent des avantages à la pratique du vélo la nuit. L’avantage financier bien sûr (38%), mais aussi l’autonomie que ce moyen de transport représente (40%), et la rapidité (30%).
Tu l’auras compris, le vélo représente une option accessible et efficace pour des déplacements plus sûrs et se réapproprier la rue.
Parce qu’elle est à nous aussi, et que l’on devrait pouvoir se sentir libre de se déplacer comme on le souhaite sans peur. Le vélo se présente à nouveau comme un allié. Celui qui a permis de s’extraire des carcans de la mode et du foyer, permet maintenant de jouir de la rue comme tout le monde, et ce à toutes heures.
2h du matin. Les rues sont désertes. Et si cette fois-ci on testait le vélo pour rentrer ?