Elle vint au monde pour vibrer. Les ondes d’un bon son groovy traversent son corps, révélant celui-ci à travers la danse et nourrissant son identité artistique. Il ne faut guère se méprendre sur Amélie Poulain. Seule son appellation indique une homonymie avec le très célèbre film éponyme. Là s’arrête donc la similitude. Elle tire son épingle du jeu et vient piquer les curiosités. On connaît le Hip-Hop, le Jazz ou encore la Salsa, domaines dans lesquels Amélie se découvre et s’épanouie. Mais c’est pour le Waacking que la danseuse, chorégraphe et performeuse impose un style venu des Etats-Unis datant des années 70; entremêlant culture gay, danse afro-américaine et gestuelle des divas du disco.
Une démonstration sensuelle ? En voulez-vous, en voilà ! L’artiste compte enflammer la scène de la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs aux côtés de ses 15 danseurs, le 6 novembre prochain à 18h lors d’un solo show déjà produit deux fois avec succès. Le Waacking devient alors le terrain de jeu de différents personnages, du geek au raveur, à la manique en passant par la businesswoman; le tout condensé en un spectacle de 20 minutes dont Dj Tal prendra le contrôle aux platines. Garçons ou filles, Amélie ouvre cette danse à tous. Jérémy Gaudibert et Vincent Brière sont les deux mâles de cette troupe de danseurs aux côtés de Laurine Haspot, Manon Ruglio, Astou Cisse et bien d’autres artistes en devenir. Le maître mot sera l’échange, basé sur les différences. Pour celles qui souhaitent encore en jouir, Amélie fera durer le plaisir le 19 novembre à la Halle Pajol. Ses pas rythmés et sa mouvance audacieuse font parler de sa création chorégraphique nommée à juste titre Qui est-ce ?
Pertinente est la question d’ailleurs. Qui est-elle ? Amélie, c’est d’abord une femme entreprenante, guidée par la découverte que prodigue le voyage. La diva entame alors un périple à Shanghai et à Beijing pour le très décalé artiste Tianzhuo Chen, avec ses acolytes de la troupe d’House of Drama, composée par nos talentueuses Nanas Ylva Falk et Dyna Dagger. Mais aussi Igor Dewe et Aymeric Bergagda Du Cadet. Le crew de danse formé en 2008 lui donne alors l’occasion de vivre « un bel échange pour un vrai punk qui détonne et ose jouer avec les codes de ses cultures ».
C’est ensuite, une précurseuse dans un milieu artistique encore peu développé en France. Cela ne saurait tarder ! En 2010, elle se démarque alors aux côtés des premières waackeuses parisiennes et exprime son art aux côtés de Lil Kiss, Sandrine, Rose, Sonia, Leï TheNight et Liliane.
C’est enfin une épicurienne qui assume fièrement le cliché de la française fondue de fromage et de bon vin. Elle aime aussi flâner aux Puces de Clignancourt pour y chiner des articles vintage chics. Ses hommages s’adressent à Sonia Rykiel, créatrice pourtant éternelle qui nous a quittés le 25 août 2016. Pour Amélie, c’était et c’est toujours l’idéal « de mode, Parisienne toujours chic et originale avec son signe de reconnaissance à elle. » Pas de reconnaissance pour les bottes fourrées type UGG, en revanche. Le fashion faux pas impardonnable selon l’artiste. Parce qu’on ne badine pas avec le style !