Nous avons retrouvé Marion Seclin entre deux tournages à l’Hôtel Particulier dans le 18ème. Depuis le lancement officiel de sa chaîne YouTube, elle n’arrête pas.
Pour ceux et celles qui auraient raté le coche, voici sa vidéo « Mon corps, ce Héros », à voir absolument ici.
Nous en avons profité pour faire une séance photo, elle et son corps justement. Derrière l’objectif? Chloé Bonnard, photographe et présidente co-fondatrice des Nanas d’Paname.
NDP : Bonjour Marion, tu peux te présenter en quelques mots s’il te plaît ?
M : J’ai 27 ans et je suis comédienne et scénariste pour la télé, internet, le cinéma et je scénarise mon existence aussi, c’est très agréable.
NDP : Qu’est ce qui t’a amené à faire ce que tu fais aujourd’hui ?
M : C’était la seule chose que j’avais envie de faire dans ma vie. J’ai jamais été une grosse battante, j’ai jamais eu d’énormes couilles que j’avais envie de poser sur la table et dire à tout le monde : « regardez-moi tous ! » Mais j’ai été inéluctablement attirée vers ce métier là et je crois que rien d’autre ne me rendra heureuse dans la vie. J’aime plein de choses, je suis hyper curieuse mais rien d’autre ne me rendra plus heureuse que me lever le matin pour faire ça.
NDP : Ton quotidien en 4 mots ?
M : Retard. Depuis très récemment, j’adore être en retard. C’est un nouveau truc que je suis en train de tester et ça marche plutôt bien.
Travail. Parce que je travaille énormément, j’ai du mal à me poser, j’ai du mal à me dire « Allez c’est dimanche, aujourd’hui je fais rien », je suis tout le temps sur un nouveau projet, j’accepte tout ce qu’on me propose donc je ne suis pas très sérieuse quand il s’agit de me reposer.
Nourriture. Ça rythme mon quotidien. Les moments de joie dans ma journée c’est de me dire « Tiens, qu’est ce que je vais manger ce midi ? », et ça c’est trop agréable.
Audace. Parce que j’essaye, tous les jours de tirer le meilleur de moi-même et d’aller dans un endroit où je ne suis jamais encore allée, accepter quelque chose que je ne me sens pas capable de faire histoire de sortir de ma zone de confort autant que je peux.
NDP : Donc t’es une battante !
M : De ouf !
NDP : Tu défends la cause féministe, pourquoi et comment tu le fais ?
M : Parce que je trouve que les femmes sont des êtres humains à part entière et que ce serait cool qu’on ai les mêmes droits et les mêmes libertés surtout et j’œuvre au quotidien pour montrer qu’il n’y a pas qu’une féminité mais des milliards.
On va pas s’arrêter aux gens qui nous disent : « Ah t’es féministe et tu montres tes fesses ? » « Bah ouais tiens ! Ça te gêne ? j’m’en fous ! ». Je veux jouir de ma liberté autant que je peux (…) et un jour ça sera naturel, personne ne nous jugera plus.
NDP : En 2016, tu as fait une vidéo sur le harcèlement de rue, tu peux y revenir ?
M : Effectivement, j’ai décidé de faire une vidéo pour dénoncer la drague de rue dont toutes les femmes sont victimes à un moment donné de leur vie. J’ai voulu véhiculer l’idée que la rue n’était peut être pas l’endroit le plus approprié pour draguer. A nous les femmes ça nous paraît assez agressif et intrusif. Ça a pour conséquence qu’on se demande comment s’habiller le matin avant de sortir de chez soi.
NDP : A cause de tes convictions, tu as été victime de harcèlement sur le net, cela t’a t-il beaucoup affecté ?
M : Pour plein de raisons, cette vidéo a blessé un certain nombre de personne qui ont décidé que j’étais la personne à abattre et au lieu de venir débattre ou de passer leur chemin, ils m’ont pris pour cible avec des menaces de mort, des menaces de viol et des insultes. Ça m’a affecté sur le coup mais c’est comme tout coup dur dans la vie, tu te sens alourdi au quotidien, ça t’affecte dans tes relations avec les autres, dans ton travail, puis un moment tu survis à ça parce que tu décides de t’en foutre, de passer au dessus et tu t’en sort et en fait t’es 10 fois plus fort.
Ca m’a rendue meilleure et encore plus bosseuse. Donc finalement ça m’a affecté dans le bon sens.
NDP : Une femme inspirante dans ta vie ?
M : Jodie Foster. C’est l’une des rares femmes du Cinéma qui a toujours eu des rôles neutres c’est à dire non basés sur sa féminité. Je me suis dit : « Tiens une femme au cinéma, peut être un être humain sans avoir besoin de mettre en avant le fait qu’elle soit la femme de quelqu’un ou la mère de quelqu’un.
Et puis, elle est aussi réalisatrice et elle a fait son coming-out il n’y a pas longtemps. C’est une battante. J’aime sa modestie, j’aime les gens inspirants qui se contentent d’Etre, simplement.
NDP : Qui se cache derrière tes vidéos ?
M : Personne. C’est moi. Je fais un minimum de mise en scène, je rajoute toujours un peu d’humour histoire de dédramatiser certaines situations.
Les gens qui se cachent derrière mes vidéos , c’est mon petit cercle rapproché qui m’aide autant humainement, parce que ce sont des merveilles autant professionnellement parce que ce sont des gens dévoués qui ne me jugent pas.