Elle noie les clichés et se révèle comme une tempête créative dans le milieu de la chanson.
Diane Villanueva fait déferler ses bonnes vibrations, troublant avec audace les eaux calmes où se reflètent bon nombre de mélodies consensuelles. Elle n’y barbotte pas pour plaire à tout le monde. Elle se plonge à corps perdu dans cette passion, guidée par une expression sans doute bateau mais la définissant avec justesse :
« mouiller sa chemise » comme pour imposer son style désinvolte.
Genèse. Sa mère étant française, elle doit son nom de famille d’origine hispanique à son patriarche, lui-même espagnol. Diane voit le jour dans le très mythique et controversé quartier de Pigalle dans le 9ème arrondissement de Paris. Mythique parce que sa réputation, ayant traversé les siècles, n’est plus à faire. Controversé, parce que le sexe reste tabou, bien malgré l’évolution des mentalités. Il était ainsi inscrit un destin affriolant pour cette jeune femme loin de jouer les petites midinettes. Et pour cause ! Ce quartier lui évoque des souvenirs cocasses :
Je me souviens de mon école rue Chaptal, la rue Lepic, “Les Petits Mitrons” et surtout les “dames qui donnent du bonheur” que je connaissais bien et qui parfois me raccompagnaient à la maison !!
A travers cette tendre métaphore, Diane salue ainsi ces dames du bonheur avec gratitude. Car oui, les péripatéticiennes sont des femmes comme tout le monde, avec un coeur bien plus ouvert que leurs cuisses.
Parcours. Après avoir intégré un conservatoire de chant dans le 9ème arrondissement de Paris, elle étudie au
CRR, une école pluridisciplinaire qui l’éduque au chant, à la danse et au théâtre. Cette nana, belle comme un camion, trace sa route artistique et fonce aux côtés de la compagnie de danse corporelle
Hip Tap Project. Elle enchaine diverses collaborations, notamment avec la chanteuse
Camille et la danseuse
Leela Petronio. Elle fait également son temps avec le groupe
Squid and the Stereo produisant une musique électro teintée par un univers pop eighties.
Nouveauté. Past is past. A 30 ans, 2017 lui apporte son lot de nouveautés. C’est non sans fierté qu’elle présente son nouveau groupe
ÜGHETT, trio survolté composé des mêmes membres que le Squid and the Stereo mais cette fois ci à l’identité house/danse dont elle est l’auteure de ses textes en français.
Son cœur vibre tantôt au contact d’un son électro comme ceux de
Mura Masa ou de
Kaytrananda, tantôt au contact d’
un son asian underground, mêlant musique occidentale et musique traditionnelle du sous-continent indien à l’image de l’art de
Talvin Singh. Pour méditer ? Elle se tourne vers la douceur des sets de
DJ Pone.
Bonheur complet. Cette infinie épicurienne ne troquerait pour rien au monde un bon vieux sauciflard et un verre de vin rouge contre une diet drastique pour se sculpter un corps chimérique. Son corps, elle préfère d’ailleurs l’orner de tatouages synonymes de souvenirs aussi impérissables que sa passion pour le pinard. En cours ? Un tatouage sillonnant son dos entier et représentant un masque de Garuda dont Duza aka Dusty Brasseur s’est mis à l’oeuvre. C’est sans compter le signe emblématique OHM encré sur son petit peton depuis ses 18 printemps et la manchette qu’elle porte depuis 3 ans, signée Favry.
Diane conseille le Guilo Guilo pour y déguster de fins mets japonais et le Redd Bar pour y découvrir une variété de vins complète. Elle aime la bonne bouffe sans pourtant bannir le sport. Se dépenser c’est important mais seulement pour le plaisir. Là est l’art de trouver un équilibre adéquat pour se définir pleinement comme une bonne vivante. Diane aime sa vie et le clame avec ferveur.
« Mon quotidien est un mix de toutes ces influences qui m’ont permis d’être une nana pleine d’énergie entre vie de quartier, passion pour la musique et éclats de rire ! »
Texte : Wessame Benahcene