Mon coup de cœur de ce vendredi est frais et tropical, imprégné de la verdure des plantes grasses et de plumes multicolores. Stone Paper Feather est une jeune marque de design parisienne, qui propose des objets en tout genre selon l’inspiration du moment de la créatrice, Camille. Mais la spécialité, c’est tout de même les bijoux ! Et si vous n’avez pas déjà craqué pour une paire de boucles en bois ou une parure qui rendrait jalouse Pocahontas (lorsque les pièces scintillaient au soleil sur l’un des stands du We Love Green)… La découverte sera d’autant plus magique !
Depuis qu’elle est toute gamine elle raffole du ramassage des trésors de la nature, pour les déballer fièrement une fois rentrée, et en bricoler de petits prototypes. Elle rêvait d’être « naturaliste »! Et au fil des années, elle a construit caillou par caillou et plume par plume sa réserve merveilleuse : une belle collection de matières naturelles à laquelle elle ne voulait surtout pas laisser prendre la poussière, et qu’elle a articulé par la suite avec son boulot de designer objet. Aujourd’hui, avec l’expérience, elle sait aussi tempérer ses ardeurs, doser parfaitement originalité et sobriété : les bijoux sont chics et épurés. Vous aviez dans l’idée de défiler au carnaval de Rio ? Il faudra ajouter vous-mêmes quelques fanfreluches pour être dans le ton ! Les trouvailles de Camille, ré-interprétées et fidèles à leur aspect d’origine, sont subtilement sublimées. Point trop n’en faut !
« Etant designer produit à la base, j’ai toujours eu un rapport très sensible à l’objet, et les bijoux avaient ce coté « partie de soi amovible » qui me plaisait. Ils communiquent indirectement sur notre personnalité, nos goûts, nos inspirations sans que l’on ait à parler. » Un collier, un bracelet… n’est pas une simple fantaisie selon elle, il veut dire quelque chose ; révèle une partie de nous. Bien qu’il puisse nous arriver à toutes d’attraper la première pacotille que l’on a sous la main, pressée le matin… De façon plus globale, nos affaires nous ressemblent. Notre dressing débordant, la déco de notre cabane ou appartement haussmannien, un tatouage évocateur (enfin, selon les conditions de la réalisation !!), c’est quand même un échantillon condensé (certes matérialiste) de notre caractère profond.
Imaginer une métamorphose aux brindilles et autres pierres qu’elle déniche au gré de balades hors de la capitale (là où elle est le plus inspirée, au grand air des plaines et contrées sauvages), est pour cette nana un peu bohème dans l’âme, une façon de garder les traces de ses voyages plus ou plus lointains ; des histoires qui s’y rapportent. Elle nous en fait un peu le cadeau, empli de poésie.
Depuis, elle a plusieurs de ses clients qui lui ramènent sable, coquillages et pierres de leurs aventures. Reste alors à en faire une pièce unique à emmener partout avec soi ! Ce sont leurs « trésors à eux » cette fois qui lui sont précieusement confiés. Camille leur restituera sous une autre forme… Celle d’un pendentif-conque, d’un sautoir végétal, d’une barrette-étoile de mer ! Le souvenir sera ainsi traduit en objet-fétiche.
État brut. Voilà ce qui définit en deux mots le concept !
« Souvent les gens qui se retrouvent en face de mes plumes ou de mes scarabées me demandent si ce n’était pas trop compliqué de les peindre. Pas besoin, la nature s’en est chargée pour moi ! Je voulais aussi travailler la matière première brute, les pierres telles quelles, elles n’ont pas besoin d’être retouchées et sont parfaites comme ça. Bien trop souvent elles sont retaillées, trop poncées et polies, elles en sont dénaturées. » Bien qu’elle y apporte cependant sa pâte et son savoir-faire, Camille préfère l’imparfait, l’aspect râpeux des matériaux, la surprise presque enfantine du non-maîtrisé ; « Contrairement au plastique, c’est irrégulier, et on sent que ce sont des matériaux qui vivent. » Il y a une réelle sincérité dans sa manière d’aborder la fabrication, et c’est spécialement pour cela que c’est un coup de cœur entier ! Et aussi, parce que même si ça sonne superficiel pour le coup : c’est très, très joli. Ce ne sont pas les perroquets plein d’allure qu’elle a débauché comme égéries qui diront le contraire !
À vous de réveiller votre facette « indienne dans la ville » version 2016, et surtout Stone Paper Feather !
Mon portrait coup de <3 :