Alexandra Naoum: à la conquête du cinéma

21 novembre 2018

C’est dans une petite cantine du 9ème qu’on rencontre la comédienne parisienne à l’actualité bien chargée. Rôle principal féminin du dernier film d’Harry Roselmack, réalisatrice de son troisième court métrage et comédienne dans la nouvelle série du créateur de Mad Men, Alexandra Naoum, diplômée du prestigieux Studio d’Asnières, est bien lancée et ce n’est pas prêt de s’arrêter !

 

Dans le premier long métrage d’Harry Roselmack, tu joues le rôle de Fariha, une insoumise au cœur endurci, qu’est ce qui t’a attiré dans ce projet ?

Ce que j’aime chez Harry c’est qu’en tant que journaliste, il a envie de comprendre les gens et il souhaite que l’on se pose des questions. Fractures, c’est une fable qui oppose une escorte girl désillusionnée a un français reconverti et extrémiste. L’idée n’était pas uniquement de dénoncer le terrorisme, il voulait que l’on se demande pourquoi une personne née en France ne se reconnaît plus dans les valeurs de la République.

Tu as réalisé ton troisième court métrage, Amazone, qui fait en ce moment même le tour des festivals et qui parle du cancer du sein, tu peux nous parler de la genèse de ce projet ?

Enfant j’ai toujours entendu parler de la sœur de ma grand-mère comme de la femme « a qui il ne restait qu’un sein », c’est par cet attribut qu’on la définissait. Je ne sais rien d’autre de cette femme.

En 2017, j’ai eu l’occasion de rencontrer  Noelia, une femme très inspirante. Après avoir subi une mastectomie, elle a choisi de ne pas se faire reconstruire et avec son mari, elle a créée Anna Bonny, une marque de « caches-cicatrices » féminins et sensuels.

En découvrant sa personnalité et en voyant qu’elle ne se laissait pas définir par ce qui lui était arrivé et qu’elle avait réussi à transformer son histoire et à s’élever,  elle a déclenché mon envie d’écrire l’histoire de l’Amazone.

C’est important que le cinéma s’empare de sujet comme ça et brise certains tabous ?

Aujourd’hui, de nombreuses femmes se battent contre le cancer du sein. Certaines ont le choix de se faire reconstruire, d’autres non. Et parmi celles qui ont le choix, certaines choisissent de ne pas remplacer le sein qui n’est plus. D’accepter ce qui est parti. Et que la cicatrice soit le dernier souvenir d’une bataille qu’elles ont gagnée.

Je crois qu’il est important que ces femmes soient aussi représentées par le Cinéma et qu’elles soient définies par leurs différentes personnalités et non par une caractéristique physique. 

Tu es particulièrement sensible aux projets engagés ?

Même si j’adore l’opportunité qu’offre le cinéma de transmettre des messages forts, j’aime toutes les formes cinématographiques et je veux garder la liberté de pouvoir faire de tout. 

Où est ce qu’on peut voir ton court métrage ?

Pour l’instant, il fait le tour des festivals. Il sera d’ailleurs projeté le 21 novembre à Paris, au Katara Cinéma du Royal Monceau dans le cadre du Independent Film Festival.

Comment as tu vécu ton expérience dans la série américaine THE ROMANOFFS, La nouvelle série du créateur de Mad Men ?

Je ne fais qu’une apparition dans le dernier épisode, mais c’était une super expérience ! D’abord parce que les américains bossent différemment et puis il faut avouer que ça envoie du rêve ! Le plateau de série ressemblait à un plateau de cinéma.

Qu’est ce que tu fais pour te vider la tête ?

Du karaté ! Je suis ceinture noire …

Mince alors ! Faut pas t’emmerder !

(rire) Le karaté m’apporte une rigueur et une endurance de travail qui me servent dans mes activités d’actrice et de réalisatrice.

Le dernier film qui t’a bouleversé ?

Call me by your name.

Ton réalisateur fétiche ?

Je suis fan de Xavier Dolan

Ton thème de prédilection ?

L’amour !

Ton objectif en tant que réalisatrice ?

Je veux mettre de la poésie dans mes films !

Tes futurs projets ?

Je suis en plein dans l’écriture de mon premier long métrage …

 

On souhaite encore plein de beaux projets à notre jolie et talentueuse Nana d’Paname !