Il était une fois une Fan Aha. Artiste Lunaire, son esprit se développa dans un univers cosmique. En l’an 1989, elle naquit à Colmar, en Alsace. D’origine Hollando-allemande, en ses veines coulait pourtant un sang Islandais. Le cœur ayant ses raisons que la raison ignore, elle fut happée par un tourbillon sentimental vivifiant au contact de cette île flirtant avec le Groenland. Il est, par ailleurs, incontestable que le destin fit bien le présent. Elle paraissait alors semblable à ce peuple nordique. Reine des Glaces, sa chevelure d’argent aux reflets rosés, son regard bleuté égal à la carnation des sources islandaises et son teint albe indiquaient les prémisses de son règne sur ce territoire riche en tous points. Mêlant les pouvoirs de l’eau et du feu, l’Islande est un doux paradoxe où la nature reprend ses droits. Terre volcanique, terre aride et terre de cœur en somme pour Fanaha cette souveraine des éléments. Bienvenue dans le monde de cette artiste peintre (et chanteuse!). Durant le Airwaves Festival, les Nanas d’Paname ont quitté la capitale et se sont aventurées à Reykjavik. Voici le récit de ce périple étonnant, dont la découverte a été un credo rafraichissant et énergisant, vous garantissant des nouveautés musicales détonnantes !
Jour 1
Mercredi 2 novembre : L’aventure commence
Il n’est pas inapproprié de comparer la route parcourue à un long chemin de croix. Avion, navettes, puis marche à pied dans le froid polaire (avec les fardeaux qui servaient de valises à nos Nanas) ont été de rigueur pour traverser ces quelques 3456 km qui séparent Paris de Kópavogur, le point de chute dans lequel Fan Aha et Wessame étaient logées. Qu’importe ! Fan revient à ses sources : « Je reprends mes marques dans ce pays qui parle à mon âme en tous points de vue. Après un dîner typique en famille, Ingvi (que l’on prononce Ingvé), musicien de profession et manager au magnifique théâtre Harpa, nous embarque dans ce lieu à l’architecture onirique. »
Pour cette première série de concerts, c’est une sélection hip-hop que nous allons savourer, ce qui n’est pas pour déplaire à Wessame, notre Nana fada de beat rythmés sur des punchlines saccadées. Fan est sans plus tarder, conquise : « je me trouve happée par les artistes islandais, si bien que le seul show qui ne m’a pas embarqué était le seul groupe non-islandais. »
Zoom sur les coups de cœur du soir à ajouter à toutes les playlists !
GKR : « Une longue tige blonde swag, en short et sweat-shirt jaune canari criblé de son blaz GKR pour Gaukur Gretuson, ce jeune rappeur investit parfaitement la scène et nous envoie des donuts dans le cerveau. »
STURLA ATLAS : « Mes chouchous, je suis totalement addict, les voir sur la scène à Harpa était jubilatoire. C’est Ingvi qui m’a fait découvrir ce groupe en août, et je les écoute en boucle depuis. Tu ne dois absolument pas passer à côté. NB: le petit métisse Logi Pedro Stefansson est aussi membre du groupe RETRO STEFSON, très connu en Islande, que je te conseille d’écouter ! »
REYKJAVIKURDÆTUR : « Que dire, si ce n’est : Girl Power. J’ai compté 15 nanas sur scène, dont 5/6 sont au coeur de l’action. Elles rappent, elles sont sexy et revendicatrices, mais toujours dans le vrai, pas de superficialité pour les islandais(es), de vraies artistes (CQFD). BIG UP pour Salka que l’on aura probablement la chance d’avoir en interview sur Paris, en décembre. »
Jour 2
Jeudi 3 novembre : Douces mélodies et Hip-hop insolent au menu
« On commence la journée par une invitation au brunch de Nordic playlist à Harpa et une conférence sur le rap et hip-hop islandais en présence, notamment de Salka et GKR. Puis on file à Bergsson (spot incontournable) pour manger un bout et say hi à mon ami Raphaël qui s’est installé à Reykjavik depuis août (le veinard). »
Notre sélection musicale est éclectique, la voici :
AUDUR au Slippbarrin : « Une musique athmosphérique, voix douce et suave, mouvements de danse mystico-sensuels et paroles qui font BANG BANG dans ton petit coeur fragile. J’ai versé ma petite larme. J’étais retournée. En un mot : Touchant ! »
« Et puis en se dirigeant vers Raphaël et Björk (non, pas la chanteuse mais la belle nana de ce dernier), tomber sur un show intimiste de STURLA ATLAS dans le shop 66° NORTH c’était magique. »
HEIDRIK au Barananas : « j’ai rencontré HEIDRIK quelques heures plus tôt chez Bergsson. C’est une très belle rencontre faite durant ce festival. Un artiste des îles Féroé, adorable, doux et talentueux. Quel plaisir d’avoir pu passer des moments avec lui. Nous sommes ensuite allées à NASA pour finir sur deux groupes hip-hop. »
ARON CAN : « Grande star hip-hop du moment en Islande, ARON CAN a à peine 16 ans (oh lord!) eh bien c’est comme s’il avait déjà vécu 100 ans, du lourd ! »
ÚLFUR ÚLFUR : « Du hip-hop islandais toujours et encore ! AU TOP, toujours et encore ! »
Jour 3
Vendredi 4 novembre : HARPA here we come, here we’ll stay
DREAMWIFE : « Encore des nanas débordantes d’énergie qui n’ont pas froids aux yeux. »
REPTILICUS : « De l’expérimental qui te fait voyager assis dans ton siège devant un écran diffusant des paysages islandais idylliques (Of course!). »
WARPAINT : « Elles ne sont pas islandaises mais américaines, mais elles ne m’ont pas déçu (Ahah). Btw, elles ont un sex-appeal à couper le souffle. »
KIASMOS : « Oh ! La ! La ! Après avoir passé un moment avec l’un des protagonistes de ce groupe, je ne m’attendais pas à me prendre une telle claque, sonore et visuelle. Great great ! Les islandais sont tellement humbles et talentueux : l’art est une évidence et ils créent dans la véracité ! »
SANTIGOLD : « J’adore SANTIGOLD, mais je m’attendais à mieux. »
« Les concerts finis, Ragnar (gentil mec islandais, beau, musicien et médecin (what!)) nous invite à une afterparty et non des moindres, chez un américain vivant en Islande qui travaille dans la musique et avec dame BJÓRK notamment. Sa maison était une vraie galerie d’art. J’ai d’ailleurs souvent cette impression en Islande ! Ils ont toujours beaucoup d’œuvre d’art ! Anyway, la fête était top, les gens très sympa, et j’ai eu le plaisir de pouvoir discuter avec une des membres du groupe DREAM WIFE découvert à peine quelques heures avant. Et quel plaisir d’être avec eux et d’avoir un espace plus grand qu’une salle de danse pour se trémousser. »
Jour 4
Samedi 5 novembre : Ce n’est qu’un au revoir
Il est bientôt temps de quitter cette terre promise non sans émotions : « Last Day pour nous et le démarrage était bien compliqué après avoir terminé à 6h la « veille ». On est donc parti pour le bar Hùrra à 20h, voir Ingvi (rappelez-vous le musicien et manager du HARPA) jouer dans son groupe hip-hop MÆLGINN et à Hùrra nous sommes restées. Ce fut une très bonne idée car la programmation était époustouflante. Et tu dois ABSOLUMENT, et aussi, aller checker tous ces noms ! »
MÆLGINN : « Jeune groupe de hip-hop islandais aux instrus électros et presque hard rock par moment grâce à une guitare électrique très présente. »
KRELD : « Atmosphérique, sonorités bass hallucinantes, le chanteur a une voix extraordinaire : KRELD fait voyager ! »
aYia : « Gros coup de cœur du festival. Une pop expérimentale aux frontières du trip-hop et une petite chanteuse blonde typiquement islandaise à la voix elfique. Un grand voyage mystique ! Petite déception : ils jouaient à HARPA la veille et nous sommes arrivées trop tard. »
GAIKA : (from UK) « Je ne connaissais pas, eh bien, c’était très très bon ! Pourtant ce n’est pas un groupe islandais. (Joke!) »
DOOMSQUAD : (from Canada) « Je n’ai vu que la fin mais je ne manquerai pas d’écouter leur album car pour ce que j’ai pu voir c’était vraiment intéressant. Une énergie folle et une scénographie très prenante. Une folie décalée au concept qui m’a un peu fait penser à LA FEMME.«
And finally, the last but not the least :
CYBER : « Avec notre chère Salka (encore!) et sa meilleure amie qui est comme elle membre de REYKJAVIKURDÆTUR. Un hip-hop girly et girl power toujours, un univers entre visuels sexuels, bonbons et nanas sur scène en pyjamas d’adolescentes sans négliger (of course) les talons à plate-forme d’une hauteur juste improbable ! »
« Et l’aventure s’est doucement terminée en passant les deux derniers jours à profiter de la famille du mari de ma cousine (car là est la raison de ma première visite sur l’île cet été : leur mariage (takk Kristján og Jóhanna). Et c’est le cœur très lourd accompagné de torrents de larmes sur les joues que je vécus le décollage de l’avion direction Paris. See you soon Ísland, terre merveilleuse. »