Avant de rencontrer Julie, arrêtons-nous d’abord sur le Salon Ob’Art. Créé en 1998, ce grand meeting de créateurs métiers d’art est devenu une référence française en la matière. Implanté à Paris, Bordeaux et Montpellier, c’est l’occasion pour tous de rencontrer les artistes et découvrir leur univers dans tous les secteurs de l’artisanat d’art. Arts de la table, bijoux, mode, décoration… tous les domaines et les corps de métiers seront présents. L’opportunité de booster son intérieur et sa garde-robe avec des objets uniques.
Parmi la pléiade de créateurs sélectionnés pour participer à ce rendez-vous pointu, nous avons décidé de mettre en lumière une céramiste dont le savoir-faire nous a époustouflé: l’épatante Julie Bergeron.
Une québécoise comme on les aime (non pas du type de cette chère Isabelle Boulay – trop vite oubliée hélas – ou de celui qui a de façon permanente un tigre du Bengale dans la gorge – j’ai nommé Garou – mais davantage du genre cool et fraîche comme Charlotte Le Bon), débarquée à Paris il y a 15 ans.
A l’origine, Julie Bergeron est graphiste; elle est passionnée par la ligne, qu’elle soit droite ou courbe, nette ou biscornue. Une ligne directrice donc, pour le sens qu’elle veut donner à sa carrière.
Si la ligne a une importance toute particulière aux yeux de Julie, elle n’est pas suffisante pour cerner le travail de notre focus du jour. Car Julie est aussi, et surtout, une nature addict. Une fille green, qui observe et respecte les éléments qui l’entourent. Non pas comme toi que je vois d’ici t’auto-proclamer écolo parce que tu tries tes cadavres de bouteilles ou que tu achètes des tomates hors-saison bio pour te donner bonne conscience. Julie va au-delà de ça. Biiiieeeen au-delà. La nature, mieux que la transformer, elle la sublime en art.
La Nature donc (autant la personnifier avec un N majuscule tant elle est au coeur des créations de la céramiste), revenons-y. Tout bon artiste a ses matières de prédilection. Si vous suivez mes dires, je ne vous apprends rien en vous disant que ce qui parle à Julie c’est la terre. Elle aurait pu finir agricultrice, choyant ses plantations de patates comme on chérit sa progéniture. Mais voilà, Julie est graphiste et ce qui la porte c’est aussi la créa. La solution s’impose à elle: elle deviendra céramiste. Et là, attention les yeux. C’est beau, c’est pur, c’est vrai et parfaitement imparfait. Ses pots-sculptures et ses coupes intrigantes, tous uniques et façonnés à la main, frappent d’authenticité. De faïence et de grès, ses créations rappellent le bois, les écorces d’arbres, les nervures de plantes: la forêt du Québec n’est pas très loin et imprègne ses objets, objets qui se détachent d’ailleurs de leur fonctionnalité. Ils sont Art.
Un art qui nécessite plusieurs phases de travail, du temps, de la patience, toute comme en ont besoin les végétaux. Et comme elle le dit sur son site, c’est vrai, nous pouvons tous révéler notre « forêt intérieure » en admirant ses oeuvres, chacun y verra, selon son intériorité, son arbre fétiche. Spirituel et bluffant.
Prix du public en 2012 à l’expo-vente Wahou! La création dans tous ses états et lauréate du concours jeunes talents du carrousel des Métiers d’Art et de Création en 2014, Julie remporte aussi notre prix du coeur et a certainement déjà conquis le vôtre. Pour découvrir ses oeuvres en chair et en os, rendez-vous donc au Salon Ob’Art à l’Espace des Blancs Manteaux dans le Marais du 18 au 20 novembre.