Julie Bergeron: quand la céramique fait corps avec la nature

30 octobre 2016
Du 18 au 20 novembre aura lieu le Salon Ob’Art Paris organisé par les Ateliers d’Art de France. Un event grand public d’envergure qui réunit la fine fleur des artisans d’arts parisiens. L’occasion de découvrir la céramiste Julie Bergeron et ses créations envoûtantes inspirées par notre si belle Nature. Coup de projecteur sur son univers en 3 points.

 

Avant de rencontrer Julie, arrêtons-nous d’abord sur le Salon Ob’Art. Créé en 1998, ce grand meeting de créateurs métiers d’art est devenu une référence française en la matière. Implanté à Paris, Bordeaux et Montpellier, c’est l’occasion pour tous de rencontrer les artistes et découvrir leur univers dans tous les secteurs de l’artisanat d’art. Arts de la table, bijoux, mode, décoration… tous les domaines et les corps de métiers seront présents. L’opportunité de booster son intérieur et sa garde-robe avec des objets uniques.

Part. I: The green line: l’alliage du graphisme et de la nature au service de l’art

 

Parmi la pléiade de créateurs sélectionnés pour participer à ce rendez-vous pointu, nous avons décidé de mettre en lumière une céramiste dont le savoir-faire nous a époustouflé: l’épatante Julie Bergeron.

Une québécoise comme on les aime (non pas du type de cette chère Isabelle Boulay – trop vite oubliée hélas – ou de celui qui a de façon permanente un tigre du Bengale dans la gorge – j’ai nommé Garou – mais davantage du genre cool et fraîche comme Charlotte Le Bon), débarquée à Paris il y a 15 ans.

 

A l’origine, Julie Bergeron est graphiste; elle est passionnée par la ligne, qu’elle soit droite ou courbe, nette ou biscornue. Une ligne directrice donc, pour le sens qu’elle veut donner à sa carrière.

Si la ligne a une importance toute particulière aux yeux de Julie, elle n’est pas suffisante pour cerner le travail de notre focus du jour. Car Julie est aussi, et surtout, une nature addict. Une fille green, qui observe et respecte les éléments qui l’entourent. Non pas comme toi que je vois d’ici t’auto-proclamer écolo parce que tu tries tes cadavres de bouteilles ou que tu achètes des tomates hors-saison bio pour te donner bonne conscience. Julie va au-delà de ça. Biiiieeeen au-delà. La nature, mieux que la transformer, elle la sublime en art.

 

Part. II: Promenons-nous dans les bois: des oeuvres pour découvrir sa  « forêt intérieure » 

 

La Nature donc (autant la personnifier avec un N majuscule tant elle est au coeur des créations de la céramiste), revenons-y. Tout bon artiste a ses matières de prédilection. Si vous suivez mes dires, je ne vous apprends rien en vous disant que ce qui parle à Julie c’est la terre. Elle aurait pu finir agricultrice, choyant ses plantations de patates comme on chérit sa progéniture. Mais voilà, Julie est graphiste et ce qui la porte c’est aussi la créa. La solution s’impose à elle: elle deviendra céramiste. Et là, attention les yeux. C’est beau, c’est pur, c’est vrai et parfaitement imparfait. Ses pots-sculptures et ses coupes intrigantes, tous uniques et façonnés à la main, frappent d’authenticité. De faïence et de grès, ses créations rappellent le bois, les écorces d’arbres, les nervures de plantes: la forêt du Québec n’est pas très loin et imprègne ses objets, objets qui se détachent d’ailleurs de leur fonctionnalité. Ils sont Art.

Un art qui nécessite plusieurs phases de travail, du temps, de la patience, toute comme en ont besoin les végétaux. Et comme elle le dit sur son site, c’est vrai, nous pouvons tous révéler notre « forêt intérieure » en admirant ses oeuvres, chacun y verra, selon son intériorité, son arbre fétiche. Spirituel et bluffant.

 

Part. III: une winneuse à voir et à revoir

 

Prix du public en 2012 à l’expo-vente Wahou! La création dans tous ses états et lauréate du concours jeunes talents du carrousel des Métiers d’Art et de Création en 2014, Julie remporte aussi notre prix du coeur et a certainement déjà conquis le vôtre. Pour découvrir ses oeuvres en chair et en os, rendez-vous donc au Salon Ob’Art à l’Espace des Blancs Manteaux dans le Marais du 18 au 20 novembre.

 

 

julieBergeron

 

julieBergeron

Nous sommes allées la rencontrer dans son Atelier de Pantin, en banlieue nord parisienne, appelée aussi le Bronx français pour lui poser quelques questions :
LES NANAS D’PANAME : On sait que tu as une formation de graphiste. Quand et pourquoi est né le désir de dépasser ce champ et de devenir artisan d’art et précisément céramiste ?
JULIE : Je voulais changer de métier, faire un travail plus artistique. Après la naissance de mes enfants j’ai fait une pose et j’en ai profité pour essayer un autre domaine. Je ne pensais pas du tout à la céramique (que je ne connaissais pas très bien d’ailleurs!) Je suis partie sur un projet de décor sur assiettes qui faisait suite à mon travail de graphiste et d’illustratrice. Ensuite je me suis dit : « pourquoi ne pas fabriquer aussi les assiettes ? » et je me suis inscrite à un cours de céramique. Et c’est finalement la céramique qui a pris le dessus !
NDP : Un mot pour définir ton travail, ton univers
J : Organique
NDP : Pourquoi as-tu quitté ton Québec natal ? Et pourquoi as-tu choisi la France et Paris comme terre d’accueil ? 
J : J’avais envie de changer d’air, découvrir de nouvelles choses, un nouvelle culture… et Paris c’est mythique pour beaucoup de Québécois ! En plus ça parle français ! et j’ai bénéficié en tant que graphiste d’un programme d’échange avec la France pour venir faire un stage de perfectionnement au Centre Pompidou. Et ça m’a plu ! Je suis venue m’installer en 2002.
NDP: Des infos sur tes prochaines collections ? Quelles sont tes sources d’inspiration du moment ?
J: Bien que je les appelle toujours « mes arbres », je m’inspire de plus en plus de la flore des fonds marins.
J’aimerais développer les pièces plus artistiques, créer des univers, faire des mises en scène…
J’ai aussi un projet de sérigraphie sur céramique… j’en suis à l’étape de recherche.
NDP : Que peut-on te souhaiter pour le futur ?
J : J’aimerais beaucoup travailler en collaboration avec des architectes d’intérieur. Travailler sur des projets de décoration pour des particuliers mais aussi créer des décors pour des restaurants, des hôtels, des lieux publics… ça me plairait vraiment beaucoup !
Merci Julie de nous avoir fait partager ton univers.

julieBergeron

Salon Ob’Art
Espace des Blancs Manteaux, 
48, rue Vieille du Temple
75004 Paris, M° 1 Saint-Paul, M° 1 & 11 Hôtel de Ville, M° 8 Chemin Vert